Pour leur noblesse et leur texture, pour leur longévité et leur recyclage, les textiles, passementeries et perles qui intègrent les aliments d’Anne Buchet ont donné une nouvelle dimension aux factices majoritairement fabriqués en résine.

La soie reproduit les crevettes, le satin se transforme en homard et chaque tissu se mue ainsi en un plat gastronomique de la renaissance au XXI ème siècle. Prémices d’un art sollicité aujourd’hui par les châteaux de renom, les vitrines (dont Christofle Dubaï et Louis Quatorze), le théâtre, les clips vidéo les premiers aliments étaient pourtant juste destinés à agrémenter la dinette de ses filles. Un Saumon aux morilles de Ducasse avec une vielle veste imitant une peau de poisson fut l’élément déclencheur ! Un banquet au château de Meung-sur-Loire, la mise en valeur du service de table de la Grande Catherine de Russie au château de Champs-sur-Marne, un goûter de Marie-Antoinette et un repas de gala au château de Maison Laffitte, un esturgeon et son caviar pour les Places d’Or, un gâteau art déco pour Carla Luciani , un buffet royal pour le spectacle La Belle et la Bête de Polaris et TFI ou encore des accessoires pour des séries Netflix et 13 ème rue, les représentations s’enchainent. Chaque défi fait le bonheur de l’artiste qui aiguise ses ciseaux, enfile ses aiguilles et choisit minutieusement ses tissus pour réaliser ses créations suscitant intrigue et plaisirs culinaires régressifs.
Née d’un père designer qui fit ses premières armes au côté de Pierre Balmain puis de Christian Dior en qualité de chef décorateur des vitrines, d’une mère cordon bleue et artiste ; petite-fille d’une couturière, le destin prédestinait Anne à innover dans ce secteur de niche si inspirant.